samedi 4 novembre 2017

Samedi solo

Samedi 4 novembre

Annie et Dominique ont pris un 4X4 avec chauffeur pour rejoindre Tana. Andry leur chauffeur est un garçon fort intéressant et cultivé capable de conduire mais aussi de guider culturellement ses passagers. Ils vont emmener Voahangy et sa fille Nonnie à Antsirabe où elle pourra faire réparer son vélo à moindre coût qu'ici. Elle en profitera pour faire des courses pour la fin de mon séjour et quelques achats d'objets de la vie quotidienne pour montrer dans les écoles. Je lui commande aussi de me choisir des mangues et des avocats capables de supporter mon voyage de retour. 
Vers 10 h je me retrouve donc seul dans le gîte devenu d'un seul coup vide et étrangement calme. J'ouvre les portes donnant sur le paysage, il fait toujours beau, trop beau pour les paysans qui attendent le retour de la pluie. Cela devient sérieux.

Le kiosque HERI posé près de notre gîte
Je vais descendre vers la RN7 auprès de la gendarmerie où a été installé le kiosque HERI, projet soutenu par l'Europe. C'est une entreprise de location de lampes à led  pour remplacer les bougies dans les maisons. Nina a eu le job de gérante de cette petite entreprise qui a généré 5 emplois : 3 livreurs, 1 assistante et...  la gérante. Ouvert depuis 2 mois la réussite semble bien au rendez-vous puisqu'il y a aujourd'hui 500 lampes louées chaque jour (de 150 Ar - moins de 0,40 €- pour le modèle le plus simple à 400 Ar pour celui capable de recharger un téléphone en plus de sa fonction d'éclairage). 

Les trois modèles disponibles qui peuvent être placés sur des supports ou accrochées

Deux rampes de stations de recharges en basse tension
L'installation technique semble de grande qualité et d'une belle efficacité. Les chargeurs se contentent de basse tension sans nécessité d'un convertisseur gourmand en énergie. Les lampes sont garanties antichoc et les batteries devraient durer 3 ans... C'est donc moins cher que la bougie et moins dangereux. Pourvu que cette entreprise marche, c'est une vraie bonne idée, utile, astucieuse dont la logistique sophistiquée apparaît bien réfléchie. Reste la pérennité des installations, des lampes, et la fidélité des clients (on paie la location tous les jours en reprenant sa lampe). A suivre de près cette idée lumineuse (là, j'ai pas pu résister). Pour en savoir plus sur cette entreprise sociale allez voir un bout de leur site là : http://www.beheri.com/FR/-A-propos-de-nous
Je réalise donc un petit film avec Nina et son assistante avant de revenir au gîte prendre le repas froid préparé par Voahangy (des crudités surtout et des bananes comme tous les jours). Noé, son fils, me demande de regarder un dessin animé sur mon ordi. J'en profite pour bouquiner dans une autre pièce. A dire vrai je m'endors aussi un peu...
Vers 15h je sors pour une balade dans la rue du bourg. J'en profite pour saluer Misa qui travaille aujourd'hui à la bibliothèque, elle descend car ce n'est pas sûr que je la revoie avant mon départ. Il y a beaucoup de monde aujourd'hui et elle me demande comment faire pour que les cours de français durent tout le temps... et que tous ont aimé les cours de Claudie et mes moments de conversation. Il faut bien rentrer à la maison, non ?

Misa dans l'escalier qui mène à la bibliothèque
Je m'arrête ensuite voir près d'un hôtel restaurant tout neuf une construction en bois où s’agglutinent des gens avec des sacs de riz plus ou moins remplis. Il s'agit d'une nouvelle décortiqueuse dont le moteur diesel tourne à bas régime en émettant un bruit bien caractéristique. Ici les bruits de moteur sont rares en dehors des véhicules de la RN7.

A côté de cette construction un peu baroque, la baraque de la décortiqueuse
  A y regarder de plus près cette décortiqueuse est plus sophistiquée que les autres, elle brise les grains. Les gens font la queue pour ce service. Ils ont dû sortir le riz des réserves en cette période d'entre deux récoltes (dite période de soudure). En ce moment le kg de riz de base est à 2000 Ar (0,55 €) soit le prix ... d'une journée de travail dans les rizières ou les chantiers municipaux ! 

Il y a de l'attente avant de pouvoir proposer son riz

La récupération des grains brisés

La bicyclette est aussi un moyen de transport bien pratique
 Sur la route le marché du soir se prépare pour l'arrivée des clients qui cherchent encore des ingrédients pour le dîner. La prévision n'est pas une vertu majeure des gens de la campagne. En plus il n'y a pas de frigo pour conserver les aliments.

Tourner le dos à la clientèle n'est pas la meilleure solution !

Des constructions plus traditionnelles mais au confort très insuffisant

Les joueurs de boules dans un terrain plutôt cahotique

Je poursuis ma promenade sur la digue qui rejoint la rive ouest de la vallée. Pascal, le poète organiste paysan me montre ses parcelles d'Artémisia . Il me dit qu'en ce moment ça rapporte plus que le riz.

Pascal me désigne ses parcelles d'Artémisia
Les parcelles ont des couleurs magnifiques
Il est bien rare de devoir arroser les pépinières de riz. Vivement la pluie !
Il est l'heure de rentrer les zébus
 Je monte jusqu'à l'église luthérienne dont je connais le pasteur et la famille. J'arrive un peu tard ils sont partis. Je reviendrai demain, ce sera moins facile car il aura des offices à assurer. Par contre la chorale s'entraîne en plein air. Quelles voix ! 

Les groupes se forment en fonction des voix des hymnes
 Je reste un peu et m'éclipse quand je m'aperçois que le soleil a basculé de l'autre côté du mont Ibit. Les hymnes m'accompagnent et s'estompent au fil de mes pas. Que ces moments sont doux. Et les gens qui se croisent se saluent "salamo, bonsoir, veloma, au revoir"... Merci pour ces instants de fin de journée.

Le ciel couchant est chargé de nuages sans pluies
 Voahangy est rentrée avec le sourire, le vélo a été remis à neuf : rayons remplacés, roues dévoilées, pneus, selle, pédales et freins neufs pour moitié moins cher que le réparateur de Manandona (qui pourtant est employé par AM pour l'entretien des réseaux !) 

 
Nonnie essaie le vélo tout neuf !
.Elle a trouvé des mesures utilisées dans les échoppes du coin : celles pour l'huile ou le pétrole et les kapok qui sont utilisés pour le riz, les arachides etc... en fait ce sont des boîtes de lait concentré ou de concentré de tomates. Elle a trouvé une lampe bien rigolote genre bricolage pour fête des pères. Pour un prix dérisoire (0,50 €) elle a aussi trouvé des plateaux tressés qui servent à trier le riz. 

Panoplie du vendeur en volume et autres objets de la vie quotidienne
 Elle me prépare mon dîner, ce soir c'est petites saucisses fraîches (vraiment petites mais très bonnes) avec du choux fleur. Elle rentre chez elle, je prends ma douche, me mets au blog accompagné par la musique ...

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