mercredi 1 novembre 2017

La Toussaint au soleil

Mercredi 1er novembre

 C'est jour férié et il fait encore un temps époustouflant. Le vent de la nuit a nettoyé le ciel et la lumière est éclatante : pas de brume, pas de fumées de brulis, je n'ai pas souvenir d'avoir eu de telles conditions. Eugène a été prévenu par Philibert et il est là dès 8 h pour venir prendre les souhaits concernant les améliorations du gîte : carrelage, peintures etc... Annie, Dominique, Paul et moi faisons des suggestions qu'il va chiffrer. il devrait rendre réponse rapidement. Claudie va voir une dame qui fabrique des soubiques avec des matériaux de récupération tandis que moi je vais partir avec Rivo qui est venu me chercher pour une grande promenade. J'ai pris le bâton de marche car je me doute bien que ça va durer un moment ! Alors je vous propose de me suivre au fil de mes photographies...

Il y a beaucoup d'affluence dans Manandona, il semblerait qu'un évêque soit dans le secteur pour l'office catholique. La rue est si chargée que les voitures ralentissent ! Premier miracle de la journée.

Les fidèles traversent la rue en sécurité
 Devant l'augmentation considérable du nombre de bicyclettes il a bien fallu créer des stations de réparation qui profitent des offices pour proposer des réparations rapides. Cet atelier emploie plusieurs ouvriers et ne manque pas de travail.
L'atelier du fils de Dada Manja
C'est un évènement religieux important et certains fidèles ont fait près de 3 heures de marche pour arriver ici; Ce groupe, d'un village voisin franchit le pont sur la Manandona, la rivière porte le même nom que le village.

Les gens ont mis leurs plus beaux vêtements

On fait une pause à la rivière pour se laver les pieds et enfiler ses chaussures
 Nous continuons en empruntant la dique vers Ambohiponana sud, et il aperçoit Stinjo, un des jeunes avec qui j'avais commencé la commission jeunes il y a 7 ans. Il habite par ici maintenant, est marié et a deux enfants. Il a très envie qu'on refasse des films ensemble. Il travaille même aujourd'hui car il faut bien nourrir la famille...

Stinjo quitte le four à briques pour venir me saluer ! Belles retrouvailles.
Nous poursuivons la route. "Je sais que tu aimes bien la vie des malgaches, alors je vais te montrer quelques endroits un peu différents". Cette marche nous permet aussi d'échanger sur pleins de sujets (vie de tous les jours, politique locale etc...), il me présente aux gens de son village pour lequel il est très dévoué. Il m'emmène voir tout d'abord un Epi Bar (pour épicerie bar, mais plutôt bar qu'épicerie)


A 9h30 il y a déjà des clients qui tournent au tokagasy (rhum artisanal local redoutable)
Plus loin c'est l'écossage des haricots blancs en famille. C'est un aliment relativement récent dans les menus malgaches, mais ici c'est surtout cultivé pour la revente.
 
A gauche le bois de cuisson sèche au soleil
Bien que ce soit jour férié un chaumier continue son ouvrage. Rivo me dit que d'ici peu on n'en trouvera sans doute plus vu la prolifération des toits en tôle. il a tout à fait conscience de la valeur patrimoniale des savoirs faire d'ici et de ceux qui vont disparaître...
 
Les rives sont fixées avec des sortes d'agrafes faites avec le pied de fougères
 Nous allons ensuite rencontrer une dame qui tisse des nattes pour les maisons mais aussi pour entourer les ancêtres dans les tombeaux lors des retournements des morts. Ce sont d très belles nattes en roseau.

Elle utilise encore le "puits" dans la rizière (celui d'avant les bornes fontaines) pour l'eau nécessaire à son travail

Elle imprègne les roseaux de chaux mouillée pour les blanchir

Puis les met à sécher au  soleil avant de les aplatir pour les tisser

La grand-mère nous sort un exemple terminé
 Nous continuons la route et après avoir croisé des oueurs de boules (les malgaches sont très forts à ce jeu) nous voyons deux enfants jouer à la toupie à fil. En m'approchant de plus près je m'aperçois que ce sont eux qui les fabrique. Un d'entre eux m'en propose une et je lui propose de la troquer contre des billes... qu'il faudra que je trouve très vite !
 
Beaucoup d'habileté dans le geste pour lancer la toupie

En fait c'est des plastiques fondue autour d'un clou !
 La sortie ne manque pas de surprises, nous voici rendus au "casino" comme dit Rivo. Ici on ne joue pas pour rire mais il y a des mises d'argent.
 
Les joueurs de dominos

Pas facile de tenir les pièces comme ça
Les jeux de cartes (ici le rami) sont tout aussi prisés
 On reprend la marche tranquillement en passant devant l'école où je m'arrête photographier le lave mains. On voit aussi des enfants ramasser du fourrage sur le bord des diguettes et on finit chez Rivo.
 
Toujours le même souci de collage entre vanne métal et tube plastique : ça fuit !

Maigre récolte pour ces enfants qui ne fêtent rien du tout aujourd'hui

Toute la famille (élargie) devant la maison familiale
Rivo avec ses parents. Ils ont eu 5 enfants.
 Je suis rentré pour midi au gîte déjeuner après cette grande balade amicale. Un peu fatigué aussi, alors je m'octroie une sieste tandis que Claudie se bat pour faire rentrer les choses dans ses valises. Avant le déjeuner Sarah est rentrée d'Antsirabe et elle a travaillé avec Vola sur leurs soucis de compta. A mon réveil je décide e repartir faire un autre tour. Il y a tout un groupe de maisons où je n'ai jamais mis les pieds entre la RN7 et la rivière au sud du village de Manandona. Je commence par retraverser le village et passer devant des maisons et des échoppes.


Les haricots blancs sèchent devant la maison

C'est souvent qu'on me demande de se faire photographier
Ce couple va porter ces fleurs sur le tombeau des ancêtres dans la montagne. C'est la Toussaint.

Vente de la pêche, il y a même des alevins. Quel gâchis !

On ne peut pas vraiment parler de transport frigorifique...

Je prends alors le chemin étroit qui ne semble pas souvent emprunté par des étrangers. Il y a toujours des enfants qui me suivent en riant et criant. Ceux-ci vont abandonner leur partie de baby-foot !

Le baby foot est un très prisé à Madagascar

La lumière est magique aujourd'hui encore. Vue vers le sud de Manandona.

Drôle de poussette.

Il est temps de rentrer les troupeaux de canards



Aujourd'hui la digue est déserte, il n'y a pas de travail dans les rizières

Presque raté pour la tranquillité ! (photo prise à leur demande)

Les zébus passent le pont pour rentrer à l'étable

Au fond le petit hameau que je viens de découvrir
Me voici à nouveau sur la route bouclant cette nouvelle balade de plusieurs kilomètres. Je suis surpris de pouvoir aussi bien marcher. C'est la fin de la journée et je croise pas mal de mecs au regard troublé par l'alcool et à la démarche incertaine. Il faut dire que le toka gasy est la moins chère des boissons. Elle fait des ravages.

Deux guitaristes et des chanteurs éméchés qui braillent des chansons, ça pue l'alcool !

Il y a aussi des enfants qui jouent dans les derniers rayons de soleil.
 

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