lundi 6 novembre 2017

Et Maromanana pour finir...

Lundi 6 novembre
Je n'ai pas trop bien dormi et c'est seulement à 7 heures que j'ouvre les yeux. Panique car il faut vite que je parte à Sahanivotry. Petit déj express et je fonce vers la station de taxi B où j'assiste à un remplissage de véhicule digne du guiness des records ! Heureusement je vais dans l'autre sens et le mien est loin d'être plein.

Impossible de faire rentrer tout le monde... finalement, en poussant bien fort, si !
 Je dois retrouver Joseph pour qu'il m'emmène à Maromanana. On se coure un peu après, je croise Richard et j'en profite pour le saluer une dernière fois. Je remonte au point de rendez-vous et voit décharger une charrette de briques de construction 
Les malgaches excellent au lancer de briques 
Nous nous sommes retrouvés, j'enfourne sa Mak 125 routière et nous voilà partis pour une véritable aventure. L'école est à 8 km du bourg : 3 de goudron (RN7) 4 de piste rude et 1 de marche avec traversée de rivière (à gué cette année tant le niveau des eaux est bas). Les paysages sont grandioses et on perd vite ses repères. Je descends souvent de la moto quand c'est trop difficile. Surtout je me félicite d'avoir emmené le bâton de marche qui me sert à grimper les raidillons. En fait je ne souffre pas trop. En fin de séjoir, la forme physique est là !

Au fond, dans la brume, Sahanivotry et la vallée où passe la RN7
La piste est parfois à la limite du praticable
Dans un virage on aperçoit au téléobjectif l'école, et devant, une église sans clocher
Mais pour y arriver, il faut descendre à la rivière et remonter l'autre versant

Un pêcheur lance son épervier dans la rivière presque à sec.
Nous arrivons à l'école il est 10 h 30. Les cours s'arrêtent et le personnel vient à notre rencontre. Raymond le maire, est déjà là, il a pris des raccourcis par les rizières. Il y a eu bien des changements depuis deux ans : les peintures extérieures et intérieures ont été refaites et surtout le chantier de fabrication des deux nouvelles salles est bien avancé.

Le bureau n'est pas fini (travail des fram commencé il y a deux ans) et il faudra repeindre le fronton d'entrée

Il y a des salles bien joyeuses !

En tout 164 élèves répartis sur quatre niveaux

Les deux nouvelles salles en construction
Sous la très jolie charpente, les charpentiers clouent le lambris

C'est la façon habituelle de faire les plafonds à la campagne

Les parents ont fourni le sable en le montant depuis la rivière. C'est loin !

Mise en place du plafond du couloir couvert

Raymond fait des remarques sur la finition des plafonds

Il manque encore deux tôles faîtières pour la couverture
Cette salle va être fermée. Avant elle abritait les vers à soie
Le couvreur sur son échaffaudge de fortune fixe la rive du toit

Et tous jeunes, que vont-ils devenir dans ces vallées perdues ?
Nous discutons avec le chef du village, le chef de chantier et le maire des différents aspects des travaux. Et aussi des projets (les toilettes plus qu'immondes et l'eau fort lointaine). 
Un repas a été prévu chez un raiamanjin (sage) du village. Sa belle maison est proche de l'école. On monte à l'étage et on s'installe dans la chambre salle à manger devant de volumineuses assiettes de riz et des poissons de la rivière : des tilapias.

Nous montons à l'étage, un honneur. A droite la fenêtre de la cuisine d'où s'échappe la fumée.
Les portions de riz de malgache. Je prendrai une assiette beaucoup moins garnie.

Le sage nous remercie de notre visite sous son toit et remercie pour l'école.

Les institutrices ont été aussi invitées... à la cuisine
La cuisinière dans la lumière de la fenêtre
Quand nous rejoignons l'école, c'est l'heure de la sortie et tout le monde vient nous saluer.

 Juste avant, j'ai donné à la directrice, Albertine, les courriers des élèves angevins et elle m'a confié ceux de son école. Me voilà devenu facteur pour une drôle de tournée, c'est vrai qu'ici le poste reste à inventer. La poste aussi d'ailleurs seulement présente dans les très grandes villes. Il Fait chaud et il faut à nouveau songer à descendre, traverser, remonter, retrouver la moto. Des enfants pieds nus pour la plupart, nous dépassent en criant comme tous les enfants du monde.

L'école a commencé à 7h30 et finit à 13 h

Il fait beau et chaud, si les pluies arrivent ce sera beaucoup moins agréable

Le village de 1500 habitants est très dispersé
Il n'y a plus de pêcheur et l'eau est vraiment tiède

J'avais déjà photographié ce méandre admirable. Je ne m'en lasse pas !

Joseph escalade en solitaire ce passage compliqué

Le pont de la RN7 construit du temps de la colonisation, c'est aussi la limite sud de la commune
 De retour au gîte (Joseph me ramène gentiement à Manandona), il y a du monde qui m'attend. Rivo veut me voir sur le projet reboisement qu'il a déjà retravaillé avec la directrice de l'école primaire, Vola Amelior et Sarah sur les jardins, Jo sur des modifications dues aux demandes et refus du terrain concernant le réseau de Sahanivotry. Je vais quand même voir Roland pour qu'il explique comment marche la gestion de l'eau pour Joseph etc etc... Adieu sieste, repos et rêves de cocotiers. 

Voahangy et Sarah devront très vite protéger le compost quand surviendra une belle ondée
En fait il ne manque plus que Naja a voir pour que le tour complet soit complet (et lui aussi pourtant jai des choses à lui demander). De toute façon ça n'empêche pas la journée de ce terminer par un joli ciel. Ma mission se termine. J'ai vu, revu bien des gens et des lieux que j'aime et essayer de contribuer à faire avancer quelques trucs.
J'ai partagé quelques images (près de 400 quand même !) et des mots. Cela a occupé mes soirées et surtout ce fut encore un moyen de vous dire ce monde si différent du nôtre, si pauvre et si chaleureux...
"Velomo Manandona" (au revoir Manandona)

Même le ciel s'est enflammé pour me saluer !







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