mercredi 25 octobre 2017

Histoires de tranchées




Mercredi 25 octobre

Même si c’est brièvement, je dors bien. C’est le coq qui me réveille, un de ces grands benêts de coq tout fier de ses plumes mais qui se laisse devancer à la pitance par les poules plus agiles. Le jour se lève quand j’ouvre les volets. Magnifique !
La maison s’anime petit à petit et les planchers sonores nous racontent les mouvements des enfants et des grands. Aujourd’hui c’est creusement de la tranchée Tozzi Green pour faire arriver l’électricité. C’est un chantier communal. De nombreux hommes sont là avec leurs angady (la bèche malgache). Je ne verrai qu’une seule pioche sur tout le chantier ! Cinq cents mètres de tranchées devraient être faits dans la journée, c’est pas gagné vu la configuration du terrain. Vers 7h30 ce sont les collégiens qui passent sous les fenêtres suivis avant 8 heures par les écoliers. Ce n'est pas seulement la brume matinale, mais aussi la fumée des feux de brousse qui descend dans les vallées...

Les collégiens animent la rue dans le soleil levant
Je pars avec Richard au pointage des ouvriers prêts à partir pour la montagne creuser la tranchée pour l’eau. Je m’aperçois très vite que les bénéficiaires des bornes embauchent des journaliers pour se payer la tâche à 3000 Ar (moins d’1€) la journée. Joe et son équipe devront gérer cela et l’acheminement des matériaux. Pas commode ! Richard fait donc le pointage et ils se mettent en route. Il fait déjà chaud.

Richard enregistre les présents

Il y a du monde pour partir dans la montagne

Le chômage est si important que la moindre offre de travail est une aubaine

Pourtant c'est un travail harassant qui les attend

En rentrant on peut déjà voir l’avancée du percement électrique. On est interpellé plusieurs fois à cause  des positionnements des bornes. Celui qui a donné le terrain du château d’eau en particulier.

On fait sècher le maïs qui servira de nourriture pour les cochons.

La tranchée "électrique" avance. Le travail de fourmi est très efficace.

Faute de moyen de locomotion nous partons à pied vers le fokontany de Ambalolahy situé au sud de Sahanivotry, rive ouest de la rivière. Il y a là des artisans forgerons. Leurs coups de marteaux s’entendent de loin. Nous traversons la rivière encore très basse. En ce moment ils sont sur la fabrication « en série » de sarcleuses pour les rizières . Je négocie avec lui la création d’un croc, et pour 18000Ar (5€) il doit me proposer un kit jardinier local : croc, fourche et râteau. Je paie d’avance, à livrer mardi prochain.  Un des deux jeunes patrons me demande pourquoi je m’intéresse à eux… Ma réponse est simple, j’admire le talent mis en œuvre avec si peu d’outillage.

La traversée de la Manandona encore très basse

Travail au ciseau pour les pales de la sarcleuse dans cet atelier de plein air

On continue un peu plus loin voir l’école primaire. Le portique d’entrée a disparu ainsi que les marquises qui protégeaient les bâtiments. Le terrain est vaste et bien nettoyé. Dans les deux premières salles,les tôles sont si abimées qu’elles sont devenues des passoires à soleil ou à pluie, au choix. Moins de 300€ suffiraient pour remplacer les tôles… Dans cette école c’est aussi un manque cruel de tables bancs (jusqu’à 5 enfants par banc au lieu de deux). Et des répartitions d’élèves qui laissent songeur en particulier un CM1 CM2 de 69 élèves…

Quand il pleut, ce ne sont plus les tâches

Le ciel à portée de main

Les tables bancs bringuebalantes chargées d'élèves

Petites têtes interrogatives...

Retour avec arrêt dans une gargotte où je me vide une bouteille d’eau tandis que Richard et ses collègues enseignants passent au togagas redoutable. 

La jeune femme de la gargotte

Un beau papillon que j'identifierai plus tard

Le ciment pour les travaux d'ECAE est livré

Des livreurs de quartz lâchent leur livraison de blocs descendus des montagnes  sur des traîneaux tirés par des bœufs . On mange vers 15 h ... Je repars chez l’infirmier qui se fait passer pour médecin, croisé ce matin, et lui montre le cd sur les plantes. Je m’aperçois aussi qu’il a deux paraboles TY, vraiment les seules du village.



A la tombée du jour je suis surpris par un vent de panique : il y aurait des dalahos (bandits sanguinaires) sur la montagne d’en face. Ils restent pourtant invisible. Avant le dîner j’ai droit à un concert improvisé sur des chansons malgaches. Magnifique. Aller, blog et au lit.


Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire