mardi 27 octobre 2015

Encore une histoire d'eau

Mardi 27 octobre 2015
Cette nuit, nous avons eu droit à des pluies impressionnantes, qui ont fait chanter les tôles du toit. Et ce matin, il faisait grand soleil. Rosa, comme d’habitude, a commencé sa journée en allant chercher de l’eau. 


 M. Rivo, fabricant de pompes, a rendez-vous avec mme Vola des jardins, à propos de la pompe du jardin de Sahanivotry. Nous en profitons pour évoquer la commande probable d’un exemplaire pour l’école d’Ambohimanarivo. On discute aussi des adaptations nécessaires à la configuration du site. Voilà une affaire rondement menée et quasiment réglée. Nous récupérons ensuite la moto avec ses clés, ses papiers, de l’essence et deux casques, qu’il faut régler. La moto fait beaucoup de bruit, ça nous change des vélos. Je m’installe derrière, les mains cramponnées au porte bagage, le casque dans l’alignement de celui de Jacques. Il doit faire très attention : aux nids de poules, aux vélos, piétons et poules qui traversent selon leur désir. Ne parlons pas des camions de toutes tailles qu’il faut éviter ou doubler. Finalement, après une demie heure de pétarades, nous nous garons sans encombre devant la banque à Antsirabe. Un peu d’attente, et nous rencontrons Daniella, l’employée qui s’occupe des comptes AM et VS. La mise à jour des papiers est très rapide, et nous pouvons continuer notre liste de choses à faire.


 On pose la moto et les casques chez Albine, et nous allons regarder et relever les prix  des télévisions et réfrigérateurs dans le magasin en face.
Puis, à la quincaillerie, nous achetons des douilles et des lampes LED, ainsi que 30 mètres de tuyau d’arrosage souple pour Dada Menje, afin qu’il puisse nettoyer plus efficacement les panneaux solaires. Un petit tour au Shoprite, le mini supermarché très occidentalisé d’Antsirabe pour y acheter quelques spécialités avant d’aller skyper avec Henry. 

Antsirabe: une ville d'eau !
Nous ne pensions pas qu'il y avait tant de pièces en usage à Madagascar
Un petit tour des dernières nouvelles et réunions, un envoi de Blog , notre courrier et une THB pour justifier de la connexion wifi (très bonnes cacahuètes). Avant de rentrer, on passe saluer les Pidoux et reprendre moto et casques. 

Dernière photo avant le départ
La route du retour est compliquée pour sortir de la ville, tant les rues sont encombrées et défoncées. Une petite pluie mouille la route et force Jacques à ralentir pour éviter les glissades. Nous arrivons vers 13 h, et déjeunons de bon appétit après toutes ces émotions. Vers 14h, Nina vient nous rejoindre et nous attendons Justin, le maire, qui doit nous mener « sensibiliser » les utilisateurs des bornes des différents réseaux. On l’attend encore. Paul lui téléphone, et apprend que ce ne sera pas possible encore demain, contrairement à ce qu’il nous avait promis la semaine dernière. C’est bien décevant. Jacques s’occupe des comptes de l’eau avec Nina, Paul va voir ses copines religieuses d’à côté qu’il arrive à rencontrer cette fois et avec qui il évoque le réseau Laurentine qui semble s’orienter vers les mêmes hauteurs de cotisation que les autres réseaux d’eau de la commune. Pendant ce temps-là, je tape à l’ordi la traduction de la lettre d’engagement d’Ambohiponana. 

La vallée de Manandona depuis Ambohiponana
"Comme nous ce matin !"
 On manque un peu d’air : allons voir où en sont Camille et Claudine dans leurs travaux. Elles ont lancé la dernière cuisson des 35 000 briques, et les maçons sont en train d’enduire les murs des pièces du bas. Le ciel se fait de plus en plus menaçant, il y a même des éclairs vers le nord : il est temps de rentrer se mettre à l’abri. Nous mettons les Kways, mais arriverons à temps avant le plus fort de l’averse. 

Noé nous apporte un drôle d’insecte avant d’aller s’occuper d’allumer le brasero pour sa maman. 




Voahangy nous prépare encore un très bon repas et je lui ai demandé sa recette de beignets de légumes.
Claudie et Jacques

La recette de la cuisinière : les beignets de légumes.



Pour 5 personnes : 300g de farine, 3 œufs. Légumes cuits : pommes de terre, carottes, une petite betterave pour donner de la couleur et ail râpé, oignons, ciboule…Couper en petits bouts. Mélanger tous les ingrédients. Saler et poivrer.  Faire frire dans une poêle avec de l’huile, en tapotant la pâte pour aplatir les beignets. Servir chaud ou tiède avec une salade, c’est aussi délicieux en pique-nique froid.
Voahangy

Le billet du botaniste

Les feux de brousse. Négatif ou positif pour l’environnement et la flore ? Il va être difficile de se faire l’avocat du diable, mais essayons tout de même. Car il ne faut pas oublier que, malgré tout, originellement, les feux sont d’origine parfaitement naturelle.
Je ne vous citerai ici aucun argument à l’encontre des feux de brousse. Mais il faut savoir que les savanes sont des écosystèmes qui « fonctionnent », c'est-à-dire qu’ils existent, qu’ils se maintiennent, avec leurs propres mécanismes et qu’elles perdurent. Elles ont aussi leur flore et leur faune spécifiques.
L’auto-maintien des savanes se fait car une forêt ne peut pas se réimplanter à cet endroit puisque l’herbe, devenue quasi omniprésente, empêche toute repousse de nouveaux arbres et qu’elle servira d’amadou pour les feux à venir, qui vont brûler toutes les jeunes pousses.
Mais la nature est ainsi faite : elle s’adapte. Les espèces végétales (dans un premier temps) et animales (dans un second temps, dont je ne parlerai pas) font avec ces feux qui reviennent d’une année sur l’autre. Les espèces survivantes ont donc été sélectionnées de par leur capacité à survivre dans ces milieux à forte contrainte. Par exemple, les pachypodiums sont gorgés d’eau ce qui les empêche de brûler. Certaines espèces ont développé une écorce épaisse les protégeant du feu, d’autres ne germent qu’après un feu. Certaines ont leur cycle reproducteur parfaitement adapté et le feu peut être comparé à un banal hiver.
Ce qui fait se diversifier les individus et les espèces, ce sont les contraintes naturelles, et la sélection naturelle qu’elles provoquent. Ainsi, les savanes ont permis l’existence d’espèces xérophytes résistantes aux feux. Espèces qui n’existeraient pas sans ces feux de brousse.
Ibity a brulé la semaine dernière, et j’en suis très attristé.
Flo(rian)

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