samedi 8 novembre 2014

6 et 7 novembre, fin du voyage.



Jeudi 6 et vendredi 7 novembre

Cette fois c'est bien la fin du séjour, on boucle les valises, après avoir réparti les 15 kg d'artisanat à ramener pour les prochaines ventes de l'association et avoir vérifié le poids des valises. Elles sont en dessous du poids limite. Ouf ! Juste avant de partir je vois sur une table un numéro du Petit Journal de 1895 traitant de l'expédition de Madagascar, un autre des achats de Jean-Louis en France. Très intéressante représentation de l'esprit de l'époque. 
Le Petit Journal, 27 octobre 1895
 Dehors sur un fil électrique c'est un guêpier de Madagascar (Merops superciliosus, pour les mêmes ornithologues) qui nous salue.



  Il nous faudra 1h30 pour rejoindre l'aéroport d'Ivato pourtant proche d'ici à vol d'oiseau, mais distant d'un bonne vingtaine de km par la route. 
 
Ruelle près de la route pour aller à Ivato
 Embouteillages, klaxons etc... nous accompagnent dans un parcours chaotique et coloré d'une ville où les infrastructures n'ont pas du tout suivi l'évolution du trafic routier. 
 
Les taxis beige 2CV et 4L sont encore très présents
 Oli et Jean-louis nous quttent dans la file d'attente. Plus de places près des hublots, tant pis, en échange on pourra mieux se déplacer. Pas de souci à la douane si ce n'est qu'il me faut tout montrer de mon matériel photo et info, mais dans la bonne humeur. 



Encore un peu d'attente dans la salle d'embarquement, j'en profite pour une dernière bière THB (c'est sûrement l'endroit où on la vend le plus cher à Madagascar). Puis on va à pied sur le tarmac pour rejoindre la passerelle pour grimper dans l'Airbus A 300 (cette passerelle permet vraiment de se rendre mieux compte de la belle taille de cet avion). On décolle sans problème, il est 12h45 heure locale. 



Un peu plus tard on nous annonce que pour des problèmes de poids (un chargement de litchis) nous n'aurons pas assez de carburant pour rejoindre Orly et donc nous devrons nous poser à... Mombassa au Kénya pour refaire du carburant. 
 
Vue de l'aérogare de Mombasa depuis le hublot de l'avion
 On le fait et donc on prend du retard. Nous nous posons à 23h10, et comme sans doute il n'y a plus de bagagistes on doit patienter un long moment pour récupérer nos valises puis on sort à 0h45 de l'aéroport ! Il ne nous reste plus que la solution taxi pour nous ramener sur Paris chez notre amie Dominique (40€ annoncés pour la course et prix à l'arrivée, cela remonte mon opinion sur les taxis). Quelques heures de sommeil et on repart avec nos valises : métro, RER B jusqu'à Massy. La gare sinistre est un égayée par une belle expo de photos accrochée sur les parois en béton.
 
Dernière attente dans la gare glaciale de Massy
Le TGV arrive enfin, il est 10h37, on charge les valises dans le compartiment bagages.

  Maintenant il faut s'occuper pour ne pas s'endormir et se réveiller à Nantes. J'en profite pour trier mes photos et préparer celles qui vont servir pour conclure ce blog. 


 Angers, l'ami Pierre est venu nous chercher et nous ramener à la maison. Toujours cette même surprise de ne plus voir des gens dehors, en ville comme dans les champs... On est bien revenus ! C'est aussi la fin d'écriture de ces nouvelles journalières d'un séjour émouvant, passionnant et qui fut aussi parfois compliqué à gérer. 

On reviendra !

5 novembre, près d'Antananarivo

Mercredi 5 novembre
Le gardien a éteint sa radio à la demande de Jean-Louis à la tombée de la nuit, cela évite de nous empêcher de dormir ! Effectivement nous dormons plutôt très bien. Après le petit déj (quel plaisir de retrouver le goût du beurre !) nous partons avec Jean-Louis faire une grande balade, tandis qu'Oli reçoit ses patients avec toujours la même générosité.  

Promenade sur les pistes près de chez Jean-Louis et Oli
 Nous longeons des maisons de riches quasi fortifiées. Drôle d'ambiance dans ce quartier où tous ceux qui possèdent quelque chose doivent employer un gardien pour éviter d'être pillés. Compliqué. 

Hauts murs, barbelés et gardien, l'attirail sécuritaire des plus riches...
 On va jusqu'à l'école où Jean-Louis participe aux cours de gym avec des CM2. Les préscolaires sont aussi sur le terrain de sport
Un peu de sport avec l'uniforme de l'école
 Les institutrices animent joyeusement la leçon où j'entends des comptines en français pour rythmer les exercices. Les jacarandas en fleurs sont magnifiques, curieusement ces fleurs "pleurent" la nuit, des gouttes d'eau en tombent des corolles. 

 Plus loin nous croiserons ces martins tristes (Acridotheres tristis pour les ornithologues) qui ont sale réputation ici : destructeurs de nids, pilleurs de jardins etc... il faut dire que leur espèce de loup jaune autour des yeux et leur démarche conquérante n'arrangent pas leur renommée ! 
Un couple de martins tristes
 Dans ce village les clôtures en épines du Christ sont très fréquentes et j'aime beaucoup ces cactées aux fleurs d'un rouge orangé très particulier. 



En continuant notre marche nous passons devant le bureau du chef de fokontany, rien à voir avec ceux de Manandona, ici il y a une secrétaire, trois salles pimpantes dont une est consacrée à la bibliothèque et au soutien scolaire.  
Les leçons à apprendre sont en français, la compréhension ici aussi est très faible.
 Nous rentrons et c'est l'heure de déjeuner dans cette maison très confortable où nous discutons longuement. Jean-Louis est un passionné de vieilles bandes dessinées et il me montre ses dernières acquisitions en France et notamment un surprenant album de Spirou de 1942 où, nulle part on fait une quelconque allusion à la guerre qui fait rage. 

 Plus tard nous repartons en promenade en suivant ce mur très ancien magnifiquement coloré à la tombée du jour. 
 Plus bas de nouvelles constructions ont poussé mais il reste encore des habitations misérables entourées de jolies plantes. 

 Comme la saison a été particulièrement sèche, cela permet aux paysans de creuser dans les champs et rizières pour extraire un sable gris très fin et très apprécié pour des enduits.



 Tout le monde creuse, hommes femmes et enfants, ensuite il faut porter le sable jusqu'à des tas, au bord de la piste où les camions pourront le charger. 
Les tas de sable alignés au bord du chemin
Ce plateau entouré à l'est de montagnes est une splendeur. 
 Nous finissons le tour et près de la maison des enfants jouent au foot avec cet espèce de ballon fait de bouts de plastiques serrés très fort. Pendant le dîner nous subissons une des spécialités malgaches, le délestage électrique de la Jirama, l'EDF locale. Ces délestages font le pain quotidien des journalistes et des discussions des habitants des villes. Ils ont coûté sa place au dernier directeur il y a quelques jours, mais le suivant aura bien du mal à faire mieux, car il s'agit bien d'un problème d'infrastructures. Alors on sort les bougies, comme à la campagne !

jeudi 6 novembre 2014

4 novembre

Mardi 4 novembre

Le réveil a sonné à 5h30, le jour est déjà levé. Tout va bien. Il s’agit d’abord de boucler les valises sérieusement allégées de tout ce que nous avons laissé ici. Blandine arrive à ranger sa valise rouge dans le grand sac noir. Une de moins ! Petit déjeuner et ce sont les au revoir, à Mme Vola d’abord, aux voisins déjà debouts et à ces paysages magnifiques. Gabriel nous emmène tous les 5 à Antsirabe, on lui paie l’essence et c’est quand même plus simple. Court arrêt chez Lalasoa chez qui Blandine récupère ma chemise et un petit haut pour elle. Femme très gentille et nouveau contact pour nous à Antsirabe. On file pour la station de taxi B pour Tana.
 
L'agitation à la gare routière
  Il est 7h30. Comme d’habitude c’est la ruée des rabatteurs dès qu’ils voient des étrangers qui arrivent là. Bints sort et repère une 504 commerciale qui fait la liaison au même tarif que les bus. Il négocie en pus de nous conduire au point de rendez-vous convenu avec Julia et Jean-Louis. On paie pour 3 places à l’arrière (24000 Ar, env 8€, plus 15000 Ar pour faire le taxi à Tana) comme ça on ne sera pas serrés. 
 On quitte, Coline, Bints et Gabriel. Beaucoup d’émotion. Blandine et moi grimpons dans cette voiture de 1996 qui n’a que 250 000 km officiels au compteur. C’est la voiture familiale que le chauffeur Angelot (sic) pilote en tant que taxi B après avoir acquis une licence de transport. Diplômé d’économie il fait ça plutôt qu’augmenter le nombre de chômeurs malgaches, comme il le précise fièrement. En plus de nous il y a six autres passagers dont un français installé à Tuléar, pas trop sympa. Partons dans la campagne les gens sont au travail. 
 
 
 
Il faut préparer les cultures de contre saison avant que la pluie ne gène trop les déplacements. 
 
 
 
Nous ferons un arrêt dans un village où des femmes et des enfants nous proposerons du poulet cuit, des œufs durs et des fruits. 
 
 
 
 
 
 
Vers 11h30 Antananarivo est en vue. Angelot dépose un à un ses clients et nous évite l’éprouvant passage par la gare sud. Avant d'arriver à la capitale on passe près de somptueuses maisons.
 
 
 
 Certaines sont en cours de construction. Pour quels propriétaires ? En tout cas, ceux qui en ont ne cache pas leur argent !


 Pour nous mener à destination au nord de la capitale, il a pris soin d’enlever ses plaques de taxi brousse afin de redevenir une voiture particulière ordinaire. 
 
 
Retrouver des embouteillages ce n'est pas un plaisir !
 Après de pénibles embouteillages en particulier devant la gare, on arrive à destination, le Leader Price d’Ankorondrano.
 
Devant le vieux marché d'Antananarivo
  Oli et Jean Louis sont déjà arrivés et peu après Julia arrive aussi avec un grand sac d’artisanat que nous répartirons dans nos bagages. Tout va bien ! Au-dessus du magasin il y a un très bon restaurant où nous apprécions des filets de zébu. Plus tard nous filerons vers le quartier Ambohitrimimanga où ils habitent. Nous passons l’après-midi tranquillement à nous raconter ce que nous avons fait depuis un an qu’on ne s’est vu. La nuit tombe, on dîne et on va se coucher de bonne heure.