mercredi 13 novembre 2013

Que d'émotions !



Rude et belle journée sans orage ni moustiques ! Je me prépare pour mon expédition matinale à l'ouest de Manandona. Sac à dos avec l'ordi et les tirages photos à donner et matériel à images dans la sacoche habituelle. Je suis en route avec le bon vélo direction l'école de Ambohimatrimanjato où Xavier le directeur m'attend. En chemin, sur la digue transversale,  je croise un marcheur étonnant avec deux perroquets sur les épaules. En toute liberté ils sont là à picorer les cheveux et la barbe de leur maître. Il veut bien que je les photographie et tous trois reprennent leur route tranquillement.




L'homme aux perroquets


A l'école le directeur avait bien reçu en avril le DVD et le CD concernant le lavage des mains mais sans électricité ni lecteur impossible de les écouter bien sûr. Lui-même bon musicien en a fait une version personnelle que j'enregistrerai dans la classe puis dans la cour. Les enfants, en deux groupes se mettent devant l'ordinateur et écoutent très attentivement le clip. 

 
Toute la classe des grands écoute le clip sur le lavage des mains

A la seconde projection certains reprennent déjà/ Le maître explique les raisons de respecter les règles fondamentales d'hygiène. Il me dit que c'est beaucoup plus facile depuis que le réseau d'eau marche bien. Il encourage même ces élèves à se laver plutôt que s'essuyer les fesses avec une pierre une feuille ou du papier. Pour ça il a prévu des petits seaux que les élèves emmènent aux toilettes. Ce matin il est seul dans l'école, les autres maîtres sont allés toucher leur salaire. Après ce bon moment, je reprends mon chemin. 
En ce moment c'est la période du repiquage du riz et j'ai du ma à retrouver les personnes à qui je veux donner les tirages photos. Je finis quand même par y arriver.

 
Fillette qui porte des gerbes de plants à repiquer


 
Le repiquage est toujours fait par les femmes la plupart journalières pour un demi euro de salaire par jour.

Je repars plein sud et parle avec des paysans qui plantent du riz pluvial dans des terres non irrigables. Je leur demande ce qu'ils utilisent comme engrais, et ils me montrent le compost préparé depuis deux mois qu'ils mélangent aux graines et enfouissent dans le champ. Les enfants travaillent dur pour casser les mottes et tracer les sillons avec des engins rudimentaires. 

 
Beaucoup d'absentéisme scolaire pendant cette saison, les enfants sont dans les champs

L'usage du compost me sera confirmé par la femme du pasteur auquel je venais de donner les clichés pris pendant l'office pascal. Leur maison est haut perché et je souffle fort pour y arriver. Je connais les enfants (actifs à la commission jeunes), nous discutons un moment et la maman m'invite pour dimanche midi.
En route pour l'école d'Ambohiponana où on m'a signalé qu'enseignait là la mariée dont j'avais abondamment photographié le cortège dans la plaine. Elle est visiblement très touchée. Sur le retour je m'arrête saluer Camille et Claudine et on prend le temps d'aller voir le "puits" où: dans le coin on se sert en eau. C'est une sorte de résurgence qui effleure le niveau des rizières et disparaît sous les eaux en période de pluies. Elles traitent l'eau mais autour… Ce qu'elles vendent le mieux en ce moment, ce sont les médicaments contre le mal de ventre. 
Je rentre au gîte vers midi et demi complètement rincé par cette très longue balade sur ces chemins tout défoncés, heureux tout de même de n'être pas tombé ! Pas trop faim…
A 13h30 départ en moto avec Naja (c'est moi qui conduit sur la route et lui sur les pistes), direction l'école de Mahaimandry pour la réception des travaux. Les élèves et les maîtres sont là bien sûr et c'est avec vraiment beaucoup d'émotions qu'on fait le tour des nouvelles installations toutes pimpantes/et je sens bien qu'il va y avoir du boulot pour les instits, je leur dis. On explique encore les lave mains et toilettes Après un bon moment on se rassemble pour écouter les discours du Maire Stéphane, de Philibert qui a coordonné le projet, de la directrice et du rayamanjin, le sage du village  Je dois aussi en faire un devant ce public d'enfants très très pauvres et je ne peux que regretter le manque de tables bancs indispensables au bon fonctionnement de l'école. 

 
Les enfants près du lave-mains, dans le fond l'école toute neuve.

Tout le monde s'est cotisé pour m'offrir un cadeau, je suis très ému. Dans la boîte en carton deux objets modestes pour un formidable souvenir... En un peu plus d'un an on a pu mobiliser plein de ressources généreuses pour offrir cette école, l'eau et des toilettes/ Merci à tous. Pour ces moments là on peut être fiers de faire partie d'Anjou-Madagascar ! La quasi-totalité des problèmes techniques ayant été résolus, on peut signer sans état d'âme.

Stéphane Hoel a ramené sur une clé USB un film pédagogique bien fait sur le compost 7 jours en malgache, j'en rapporte une copie. A mon avis ce sera un bon support de (complément) de formation sur le compost/
On remonte en moto, retour au gîte. Nina n'arrive pas à envoyer des pièces jointes et Stinjo veut me parler… moi qui croyais avoir fini ma journée ! Je vais régler lr souci pour les mail, pour Stinjo ce sera plus compliqué. Pouce, je joue plus ! Douche, repas écriture et dodo. Et si aujourd'hui il y a plus d'images que d'habitude c'est que c'était trop dur de choisir !

1 commentaire:

  1. Superbe compte-rendu et quelle journée ! On aime beaucoup le portrait de la fille aux gerbes de riz. Les perroquets apprivoisés ont bien étonné les filles. Quel plaisir de voir l'école terminée et la joie des enfants !
    C'est chouette de pouvoir échanger avec les personnes rencontrés dans les précédents voyages ! Tu as bien de la chance de voir ces beaux projets aboutir : visiter les écoles et voir le bon fonctionnement des lave-mains.

    RépondreSupprimer