dimanche 17 novembre 2013

Dimanche pastoral



La journée s'annonce très chaude dès le matin. Elle tiendra ses promesses sans finir en orage. Vers 8h Philibert passe me saluer avant l'office, et je lui prends deux minutes pour lui montrer l'état pitoyable de la rambarde du palier qui mène à la bibliothèque. Danger mortel pour n'importe quelle chute de gamin depuis cette hauteur… il sera bien temps de pleurer si ça arrive. On va essayer de voir ça…

Il faudrait bien remplacer la rambarde par un muret...
 C'est dimanche et je suis invité de l'autre côté de la vallée. J'ai décidé de faire une bonne marche avant d'aller chez le pasteur. Bonnes chaussures, sac à dos avec eau et vêtements de pluie matériel photo tout est prêt et je pars avant 9h. Dans le village les offices ont commencé et les hymnes débordent dans la rue où les gens endimanchés rejoignent les lieux de culte. Tout cela est bien paisible. Je prends la direction de la digue centrale. Dans la cour d'une maison on bat l'orge destiné aux brasseurs locaux, les paysans profitent qu'il ne fait pas encore trop chaud. 

En route vers la rizière
 Plus loin c'est une dame qui accompagne un jeune garçon pour mener un troupeau de canards vers la rizière où il devra sans doute rester les surveiller. Je tourne sur ma gauche avant le pont, persuadé qu'il y avait un autre passage un peu plus loin… erreur, au bout d'un quart d'heure je rebrousse chemin, mais cela me donnera quand même l'occasion de photographier l'atterrissage spectaculaire d'un grand héron blanc.




 Je franchis le pont cette fois et prend le chemin auquel je pensais. C'est celui qui passe dans la partie la plus marécageuse de la vallée, la plus poissonneuse aussi. Ce n'est donc pas par hasard que je croise ma marchande de poissons d'hier et ses filles déjà mamans. 

Elles vont au bourg vendre la pêche du matin
 Elles me demandent de les photographier… plusieurs prises plus tard je reprends ma route, arrive au village et rencontre Stanislas et sa femme. Je lui demande la piste de la "piscine naturelle"… il faut traverser les rizières sur les traîtresses diguettes. Concentration pour ne pas glisser ! 

Un de mes guides sur une diguette
 Deux enfants me guident en rigolant et je me retrouve au long du chemin qui borde le canal en provenance de la cascade. Facile ! De nombreuses femmes (je verrai aussi un homme) de tous âges profitent du beau temps et du dimanche pour … faire la lessive. Une d'entre elles, bien âgée, m'explique, dans un français épatant, qu'elle voulait aller prier mais qu'elle n'avait pas le temps. Vers 11h je suis à la cascade où on lessive encore et où je retrouve Stinjo, son amie, sa sœur et sa cousine… rigolades ! 
 
La cascade transformée en lavoir
 Il fait de plus en plus chaud. Je regarde l'heure et me décide à repartir d'un bon pas pour ne pas arriver en retard à l'église luthérienne d'Ambohiponana. J'arrive à temps mais dégoulinant de sueur ! Eux ne sont pas en avance alors je me fais sécher dans le vent dehors… La femme du pasteur, sa fille Clara, une des "anciennes" très engagée, de l'ancienne commission jeunes et son frère s'activent pour le repas. 
 
La maison du pasteur près de l'église
Ils m'expliquent que le papa est à l'autre bout de la vallée, à Fienerentsoa où il dirige l'office dominical. Il y est allé en vélo par une piste que je sais bien inconfortable. Nous commençons le repas et chacun s'efforce de se faire comprendre. Chaleureux et très sympathique moment. Le papa arrive plus tard en costume cravate, pas du tout transpirant (il est plutôt filiforme, lui…). C'est un personnage écouté et respecté par la sagesse de ses avis. Son français est fort correct et la conversation riche sur la vie de tous les jours de ce côté de la vallée et sur l'histoire deson église et de sa maison. Elles datent de 1876 et furent bâties par des missionnaires norvégiens dont les tombes sont près du jardin. Ils avaient bien choisi l'endroit : c'est la plus belle vue qu'on puisse avoir sur la face est de la vallée. 
L'autre jour on avait parlé compost de 7 jours, la dame m'en a reparlé et parlé à d'autres. Je passerai l'info à Philibert. 
Le pasteur et deux de leurs enfants
 Vers 16h je prends congé et repars vers le gîte où Vola a déjà commencé à préparer le repas du soir. Douché, des vêtements propres et secs sur le dos, je goûte les dernières lueurs du jour. Je suis fatigué mais aussi très heureux de cette journée, d'autant plus que Blandine me téléphone pour me donner des bonnes nouvelles, par contre elle me parle aussi des frimas angevins…

1 commentaire:

  1. Quelle grâce ce héron sur fond de rizière ; ça valait le coup de faire un détour. La cascade fait moins rêver.

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