vendredi 15 novembre 2013

Cap au sud



Le ciel est d'un bleu éclatant, l'orage d'hier a tout nettoyé. Il fait bien doux aussi. Encore des petits soucis comptables à régler puis je récupère la moto pour filer au sud retrouver Raymond à Sanvahanotry dans son bureau de maire. Je trouve qu'il parle mieux le français, mais ce n'est pas encore facile (j'ai qu'à apprendre le malgache). Il me dit que la nouvelle batterie du portable donne toute satisfaction et que l'ordinateur marche bien, mais ce sont d'antiques machines à écrire qui trônent aux secrétariats de la mairie et de l'état civil. Pour mémoire, ce village a sur son territoire une centrale hydroélectrique dont la production part vers Antsirabé à près de 30 km, sans en faire bénéficier cette commune très pauvre. Siyuée au sud de Manandona elle couvre une superficie de 160 km2 pour 11000 habitants. Elle est coupée en son milieu par la RN7 et aussi par la rivière. Il n'y a aucun pont pour la franchir sur toute la traversée de la commune et seuls trois "bacs" métalliques assurent la traversée pour atteindre les hameaux situé l'ouest de la rivière. Il y a 11 écoles situées sur ce territoire dont une de 110 élèves située à 4 h de marche (malgache) du goudron, de l'autre côté du mont Ibit. De marche parce qu'on ne peut même pas l 'atteindre en moto. Là-bas on y cultive du riz, du manioc et du maïs. De nombreux habitants descendent de la montagne le mardi pour y vendre au marché une partie de leurs productions et repartir avec les denrées indispensables à leur vie quotidienne.
Raymond m'emmène à la limite sud de la commune avec sa moto Honda toute neuve bien plus confortable que noire engin. C'est aussi la limite sud de la région. Idéal pour être oublié de tous ! La vallée étroite offre peu de surface cultivable comme à Manandona. Nous revenons à la mairie où je peux voir le début d'une bibliothèque située dans une salle très claire. Halte au CSB2 pour y déposer le sulfate de magnésium… j'ai vraiment pas de chance avec les CSB, il n'y a personne là non plus. On file ensuite au CEG où je tends le dos, après ma déception d'hier. 

Le lave mains a beaucoup de succès
 La directrice adjointe nous rejoint et je suis vraiment ravi de ce que je vois ! une petite clôture en bois sur 3 côtés, des toilettes propres et utilisées, du savon près des lave mains et des enfants qui s'en servent ! Ouf… ça fait du bien. En arrière plan je distingue les restes abattus des anciennes toilettes sordides. D'accord c'est le CEG et pas une EPP, mais quand même. Quand on veut mettre des priorités, ça peut marcher. Je le laisse retourner à son travail et je me promène dans le village (toujours avec mes photos), je retrouve sans peine les gens, puis je me rends près de la rivière pour voir les bateaux qui assurent les traversées. 
 
Les premiers arrivés ont déjà embarqué
 Un gars utilise une perche pour propulser l'embarcation. Il n'y a pas encore trop de courant, mais j'imagine qu'en pleine saison des pluies toute traversée doit devenir impossible. C'est l'heure de la sortie des classes et je vois des élèves courir vers le bateau pour rentrer au plus vite chez eux, de l'autre côté.

 
Quelques parents attendent sur l'autre rive

Je suis en retard mais Vola ne me gronde pas trop pour le repas ! Rangement des images, petit tour à la bibliothèque récupérer les bons fichiers du fonctionnement pour Paul et je file à la mairie pour une sensibilisation aux dangers de la route donc ici la RN7, financée par le groupement pétrolier malgache. Grosse cavalerie : deux véhicules, un groupe électrogène, 7 personnes… Pour attirer le chaland ils ont un mégaphone et comptent sur l'attrait de la vidéo projection  pour remplir la nouvelle salle de la mairie. Il y a beaucoup d'enfants, l'équipe municipale… la salle est comble.

 
Cherchez Philibert, il est dans la salle...

 On dit surtout que c'est surtout aux piétons, aux cyclistes et aux motards de faire attention Quand on voit la vitesse à laquelle les autos et camions traversent le bourg… Bon ça dure une heure et demi et tout le monde s'en va. 

 
L'heure où les ombres s'allongent.

Peu après les bureaux se ferment et je peux profiter de cette dernière heure du jour que j'aime tant pour marcher et découvrir encore un quartier où je n'étais pas allé.
La nuit tombe, Vola met mon repas sur la table et s'en va. La nuit se referme sur le gîte où je suis seul. C'est pas mal non plus.

1 commentaire:

  1. Couleurs superbes, scènes splendides (j'aime beaucoup la barque du passeur). Et des visites qui redonnent espoir.

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