dimanche 12 mai 2019

6 et 7 mai D'Ambositra à Antananarivo, le retour...

Lundi 6 Mai

Nous quittons l'hôtel à l'heure ou les écoliers vont reprendre la classe. Les uniformes pour les écoles modestes se limitent souvent à une blouse facilement identifiable suivant les établissements.


C'est l'heure où les marchés s'installent, ces enfants là, comme pas mal d'autres travailleront dans la rue ou les champs plutôt qu'étudier.

Derniers arrêts dans deux boutiques d'artisanat du bois. Bosco nous emmène dans ceux qui sont de qualité et pas trop chers. La plupart des objets sont encore fabriqués ici ou alentour.

En marqueterie les tintin ont toujours la cote mais Corto Maltese apparaît de plus en plus...

La campagne électorale est lancée depuis ce matin. Les candidats partent à l'assaut de leurs électeurs : dans le camion un groupe électrogène alimente une monstrueuse sono qui diffuse musique et slogans en faveur du candidat local qui suit dans son beau 4x4 Toyota. Ils vont au marché du village suivant...

Il y aura un concurrent arrivé plus tôt qui fera aussi beaucoup de bruit et de promesses pour obtenir ce poste si convoité...

Les gens du coin viennent encore plus nombreux pour faire leurs courses, mais aussi dans l'espoir d'obtenir un tee shirt ou un autre gadget. Ceux-ci n'ont pas l'air assez fortunés pour pouvoir offrir quoi que ce soit...
 Pendant ce temps là, nous remontons plein nord à travers de splendides vallées.



Sur les pentes, des fumées s'élèvent. Ce ne sont pas encore les brûlis spectaculaires et catastrophiques de l'hiver mais surtout les charbonnières dévoreuses des rares arbres qui restent.




Un très bref arrêt à Manandona nous permet de saluer à nouveau nos amis. Comme Philibert est là, je le présente à Bosco pour qu'ils parlent ensemble de la possibilité de louer le gîte aux organisateurs de voyages que connaît Bosco. Je les laisse s'arranger entre eux.

Petit arrêt encore pour faire quelques images de ce travail de forçat qui consiste à creuser dans la rivière pour extraire le sable et le mettre en tas sur la rive où il sera chargé dans les camions, toujours à la pelle...

Femmes et hommes y louent leurs bras pour un faible profit. Cet usage du sable dans la construction est relativement récent, il est dû à l'apparition du béton dans la construction des maisons. 

Tiens tiens, le président aide aussi à porter les sacs de sable. Brave homme !

Petite pause à Vinaninkarena pour acheter kakis, avocats et petits beignets de légumes pour le pique nique...

Que nous prenons au bord du lac Andraikiba proche d'Antsirabe. Il fait toujours beau et la chaleur est ici plus raisonnable que sur la côte (28°).

Au bord de la terrasse de l'ancien centre nautique tellement dégradé qu'il vaut mieux éviter de s'appuyer sur la rambarde. La prospérité du lieu (photo des années 50) n'est plus qu'un lointain souvenir...
Aucune description de photo disponible.

Cette charrette de kakis nous fait encore saliver ! Nous ne pourrons pas en ramener tellement c'est fragile. On se console en pensant qu'on en a quand même bien profité.

Nous croisons aussi cet incroyable camion de propagande du parti du président : trois écrans géants couvrent l'arrière et les côtés du véhicule qui diffuse des clips et des slogans. Il paraît qu'il y en a 8 comme ça. Combien cela représente-t-il d'écoles, d'adductions d'eau, de centres de santé ? Monsieur le Président que peut-on penser de cette débauche de moyens quand votre peuple meurt de faim (dans le sud) fait des km pour chercher de l'eau et fuit les dispensaires car ils sont incapables de  payer les médicaments ? J'en tremble encore de colère... Ne croyez-vous pas que vos électeurs méritent mieux que ces bruits et ces lumières ? Nous qui travaillons avec vos concitoyens avec tant de difficultés pour mener à bien nos actions et réunir les fonds nécessaires à nos projets ! Ne pensez-vous pas que ce ne sont pas vos fastueux outils de propagande, vos fêtes électorales qui amélioreront le sort des habitants des campagnes... Et puis, si ce n'est pas vous qui payez tout cela, d'où vient l'argent ? Que devrez-vous donner de Madagascar à vos amis bailleurs de fonds ? et qui sont-ils ? Ce sont des malgaches aussi qui se posent ces questions... Drôles d'élections. Chez nous aussi les dépenses électorales sont clinquantes et centrées sur les gens plutôt que sur les programmes, mais au moins les dépenses sont limitées et contrôlées. Rien de ça ici.

Mise en scène extravagante pour ce meeting champêtre de fin d'après midi. Musique danse et propagande au programme. Les gens affluent, attirés par ce miroir aux alouettes.

Bon, on se calme ! La route continue toujours des kakis à vendre partout. C'est décidé on ne s'arrête pas...


On voit pousser  au bord de cette RN7 de nombreuses maisons .

Nous voici au niveau des vendeurs de camions miniatures, plus loin ce seront les instruments de musique.

La voie de chemin de fer entre Antananarivo et Antsirabe est devenue un chemin bien utile et les paysans utilisent toujours les ponts qui sont toujours là.

Encore une réunion électorale, mais celle-ci est beaucoup plus modeste.

Le jour tombe et le ciel devient menaçant.

Sur les bulletins électoraux on cache des cases avec des numéros, ce qui explique  la présence de ces chiffres sur les affiches.

Voici maintenant le secteur où on vend des lapins qui attendent leur sort sur la paillasse surélevée de la vendeuse. Le lapin a peur du vide alors ils restent là.

La nuit va tomber et ce camionneur pense sûrement à sa cargaison de bananes qu'il faudra bien livrer !

Nous voilà à Antananarivo avec les embouteillages...

et les véritables prises d'assaut des bus urbains par ces gens pressés de rentrer chez eux. Impressionnant !

Mardi 7 mai

Bosco nous a proposé de venir nous chercher à l'hôtel Shangaï pour nous conduire à l'aéroport. Le départ est fixé à 10 heures. Nous  finissons de nous répartir les différents objets artisanaux dans les valises pour équilibrer les charges...

C'est un beau chantier, mais on finit par y arriver.

Il nous faudra près de 2 heures pour arriver à l'aéroport. La circulation est vraiment infernale, cela laisse le temps d'observer la rue.

La petite marchande de boissons fraîches a fait le plein, elle va rejoindre le point de vente qu'elle a choisi...

Le graveur de tampons est en train de créer un nouveau modèle dans le vacarme de la circulation.

La marchande de poisson est très active et finit de préparer son étal.

Le soleil se couche quand nous embarquons (avec du retard) dans notre avion (un Embraer 90), du coup c'est vraiment le retour !
J'aime toujours monter dans les avions par le tarmac et les escaliers mobiles... c'est plus rustique, mais ça permet de voir l'avion !

Le soleil arrive encore à éclairer l'avion mais le sol est déjà dans la pénombre.
Élise en profite pour mettre à jour ses notes...


Arrivés à Nairobi il nous faut bien passer le temps pour reprendre l'avion, alors on rente de dormir un peu...

Tout le monde n'attend pas de la même façon.

Extra la poubelle, non ? 

Cette japonaise masquée ne craint plus les odeurs des pieds de ses voisins.


Finalement un petit somme c'est pas mal...

Après un long et bon vol, nous voici à Roissy à attendre  notre train pour Angers. Le froid nous saisit un peu mais c'est bien supportable. François finit son blog dans le hall de la gare.

Ainsi se termine ce blog du séjour 2019. Je pense que ce fut une mission bien remplie avec de bons moments de joies, de complicité mais aussi des colères et des déceptions... une mission normale quoi ! Merci à ceux et celles qui nous ont suivi et qui m'ont manifesté l'intérêt de ces photos partagées avec grand plaisir. Élise m'a donné quelques unes de ses images pour que j'apparaisse un peu aussi dans ce récit.